Les premières mesures n'ont pas tardé. Dès le lendemain de l'atterrissage en urgence d'un 737 MAX 9 d'Alaska Airlines, survenu vendredi dernier en raison de la perte d'une porte peu après le décollage, l'Administration fédérale de l'aviation civile américaine (FAA) a décidé d'agir. Elle a ordonné de clouer temporairement au sol une partie des avions opérés par des compagnies américaines ou en service aux Etats-Unis, afin de pouvoir pratiquer des inspections immédiates. En parallèle, la compagnie turque Turkish Airlines a annoncé ce dimanche qu'elle faisait de même pour sa flotte.
Mike Whitaker, administrateur de la FAA, a déclaré dans un communiqué que « la FAA exige des inspections immédiates de certains Boeing 737 MAX 9 avant qu'ils ne puissent reprendre le vol». Il a ajouté:« La sécurité continuera à guider nos décisions alors que nous assistons le NTSB (Conseil national de la sécurité des transports, agence en charge des enquêtes aux Etats-Unis, NDLR) dans son enquête sur le vol 1282 d'Alaska Airlines».
Une directive de navigabilité d'urgence (EAD) a été émise en conséquence. Elle concerne l'ensemble des 737 MAX 9 équipés d'une porte au centre de la cabine - celle-là même qui s'est arrachée en vol sur l'avion d'Alaska Airlines. La FAA estime que les inspections prendront 4 à 8 heures par avion.
En attendant, Boeing fait le dos rond. Suite à la décision de la FAA, le constructeur a déclaré: «Nous approuvons et soutenons pleinement la décision de la FAA d'exiger des inspections immédiates des avions 737-9 ayant la même configuration que l'avion concerné. En outre, une équipe technique de Boeing apporte son soutien à l'enquête du NTSB sur l'événement survenu la nuit dernière.» Difficile d'imaginer un autre discours, d'autant que l'avion venait d'être livré par ses soins à la compagnie.
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Plus des trois-quarts de la flotte touchés
A l'heure actuelle, cette mesure concerne environ 171 appareils à travers le monde selon l'Agence fédérale américaine sur les 218 exemplaires du 737 MAX 9 livrés à ce jour. Le 737 MAX 8, livré à plus de 1.000 exemplaires, n'est pas concerné tout comme les 737 MAX 7 et MAX 10, qui ne sont toujours pas certifiés.
Alaska Airlines avait déjà immobilisé la totalité de ses 65 avions en flotte avant même la directive de la FAA. Samedi, elle a indiqué sur le réseau social X (ex-Twitter) que «plus du quart» de ses 737 MAX 9 avaient été inspectés depuis l'incident et dit n'avoir pas trouvé, à ce stade, «d'élément préoccupant».
L'AFP rapporte que United Airlines, qui possède la flotte de 737-9 la plus importante au monde, a laissé au sol 46 appareils en attente d'inspection, 33 ayant déjà été examinés. Et que son concurrent Aeromexico a, lui, décidé de clouer au sol tous ses 737 MAX 9 jusqu'à ce que les vérifications aient été effectuées, tout comme la compagnie panaméenne Copa Airlines qui a suspendu l'exploitation de 21 appareils.
Ces mesures sont en train de dépasser les frontières de l'Amérique du Nord. Ce dimanche, c'est la compagnie turque Turkish Airlines qui a décidé de clouer sa flotte au sol. «Suite à l'incident survenu sur l'avion Boeing 737 MAX 9 d'Alaska Airlines, cinq Boeing 737 MAX 9 de la flotte THY ont été rappelés pour vérification par mesure de précaution», a-t-elle indiqué sur son site, précisant que les appareils seront «retirés de la flotte d'exploitation là où ils atterriront» afin d'être inspectés avant de reprendre leurs vols. Même si la portée de cette décision de Turkish Airlines est limitée au vu de la taille de sa flotte, elle est symbolique au vu de la dimension de la compagnie.
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Pas loin du drame
L'incident est survenu vendredi, vers 18H30 heure locale, aux Etats-Unis. Peu après le décollage d'un vol Alaska Airlines depuis l'aéroport international de Portland (Oregon) vers Ontario (Californie), la porte s'est détachée de la carlingue en plein vol selon le NTSB. Au moment de l'incident, l'appareil, qui transportait 171 passagers et 6 membres d'équipage, était à près de 5.000 m d'altitude. Personne ne se trouvait aux deux places immédiatement à côté de la cloison qui s'est envolée, et seuls des blessés légers sont à déplorer.
Les enquêteurs précisent qu'il s'agit d'une porte condamnée et masquée par une cloison qui ne laisse apparaître qu'un hublot. Conçue pour répondre aux exigences d'évacuation pour les cabines à haute densité, cette porte n'est pas forcément activée comme c'est le cas pour les avions d'Alaska Airlines.
Les réactions se sont rapidement multipliées. Le secrétaire américain aux Transports, Pete Buttigieg, a évoqué sur X «un incident terrifiant», tandis que Jennifer Homendy, présidente du NTSB, a déclaré lors d'un point de presse: «Nous avons beaucoup, beaucoup de chance que cela ne se soit pas terminé de façon plus tragique. » Elle a ajouté: «Nous avons le réseau aérien (civil) le plus sûr du monde. Nous sommes un étalon mondial (...), mais nous devons préserver ce standard.» Une déclaration à interroger à la lumière des chiffres de sécurité de l'Association internationale du transport aérien (IATA), même si celui-ci ne fait état que de statistiques régionales et non nationales.
Pour Boeing, c'est un déboire de plus à mettre à l'actifdu 737 MAX. Après les deux accidents mortels survenus en 2018 et 2019, l'avion a longtemps été interdit de vol. Depuis, les problèmes de production n'ont cessé de se multiplier. Ce qui ne l'empêche pas de connaître un véritable succès commercial avec 7.500 exemplaires commandés, dont près de 700 en 2023.
(Avec AFP)
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